C’est un événement qui peut sembler anodin. Mais il a éveillé en moi un sentiment d’urgence (que je mets de côté régulièrement pour ne pas me laisser envahir par lui… Puis qui revient et ouvre de nouveaux espaces en moi…).
Un restaurant, très couru et adoré de nos têtes blondes avec sa plaine de jeux, annonce ce matin sa fermeture. Pour cause d’augmentation des coûts – dont nous sommes tous très au courant… -, pour cause de baisse de fréquentation – entre autres à cause des travaux que la ville a décidé de faire pendant des semaines autour du restaurant -, pour cause de conséquences désastreuses du covid…
Or, ce restaurant n’était pas une petite enseigne qui finit sereinement une longue histoire.
Je l’ai vécu comme un signal d’alarme, le sentiment que le château de cartes s’écroule.
Toutes les démarches sociétales et mondiales semblent être cruellement en cours pour nous mettre face au mur, soumis par le levier bien connu de la peur.
Son règne sombre reprend, siècle après siècle, et mon sentiment est que nous sommes au point culminant de ce chaos mondial annoncé par les sages depuis des millénaires.
Selon le Mahābhārata, livre sacré de l’hindouisme, nous serions en fin de l’ère de Kali Yuga, l’âge sombre où les êtres souffrent le plus et qui aurait duré 2400 ans. Cela implique aussi son niveau de tension maximale.
C’est l’ère des conflits, de la souffrance, des faux prophètes, de l’isolement, des grandes guerres, de la confusion, de l’écroulement de tout ce que nous avons connu et qui nous assurait un sentiment de stabilité…
C’est l’ère où l’homme s’est éloigné du divin et de son âme, pour devenir de plus en plus matérialiste. Pourtant, selon la sagesse hindoue, la déesse Kali par pitié pour ses enfants a rendu l’accès à la spiritualité plus facile que jamais.
D’ici une dizaine d’années, probablement et selon certaines sources dont l’astrologie, nous aurons passé l’épreuve initiatique la plus difficile, la queue du scorpion où le venin est le plus concentré. Mais d’ici là… Que faire ?
L’Égypte antique, elle aussi, a connu des périodes d’âges d’or, suivies d’âges sombre. Alors encore et toujours, la réponse qui me vient est celle de la spiritualité. Au cœur du chaos et de la peur, il n’y a que la pratique et le lien au divin qui peut nous offrir l’apaisement et les réponses dont la société nous ampute.
Les Egyptiens avaient une très fine connaissance de ces cycles, et de l’importance de nourrir l’inconscient pour rester en lien avec les dieux. Certainement bien plus évoluée que notre conception contemporaine du monde et de la réalité.
Il n’y a qu’un espace en nous où l’impossible devient possible, où le sacré devient quotidien… Selon le matriarcat, qui regarde le monde avec le cerveau droit, la vie est bercée de rythmes, de cycles, de rituels, de magie.
Selon le patriarcat, le chaos doit être organisé, le pouvoir prend le dessus et nous soumet.
La réponse revient, encore et toujours, dans cette connexion devenue vitale et non plus juste divertissante, avec une dimension spirituelle.
Le Féminin, le retour à soi, est une nécessité vitale pour un monde déchiré par la conquête, le pouvoir, la séparation.
J’ai fermé les yeux et j’ai prié. J’ai prié Parvati qui s’est invitée à moi avec tant de forces depuis plusieurs mois, au point de ressentir un désir ardent de partager sa médecine lors d’une de mes Sadhana. Et cela s’est éclairé en moi.
Parvati vivait, elle aussi, à une ère sombre. Une ère où le démon Taraka mettait le monde sans dessus dessous, et où même les dieux les plus puissants ne pouvaient en venir à bout. Mais Parvati ne s’est pas détournée de son Dharma, de son chemin. Au contraire ! Plus que jamais elle s’est dévouée à lui. Et de son union sacrée avec le dieu Shiva, est né le guerrier guérisseur capable de sauver le monde.
Je conclus en posant les mots sages de Sarah Ban Breathnach qui ont accompagné ma méditation de ce matin :
« Si nous sommes devenues des droguées du travail, c’est que nous avons perdu confiance
dans la disposition de l’Esprit à nous aider à réussir.
Quand l’Esprit vous a-t-il accompagné au travail pour la dernière fois ?
Quand l’avez-vous invité à vous accompagner pour la dernière fois ? »
Avec amour, je dépose à vos pieds ce voeu de la présence de l’Esprit et du Divin dans nos vies.
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