Qu’est-ce que c’est, au fond, la perfection ? Sinon la négation de tout un pan de la réalité… La négation de l’ombre et de la vulnérabilité ?
Découvrez en bas de cette page le conte audio « La femme qui voulait être parfaite » lu par ma grande amie Stéphanie van Vyve…
J’étais interpelée, récemment, par le post d’une influenceuse sur Instagram. Nos deuxièmes enfants sont nés le même jour, le 22 septembre dernier. Et j’avoue que je suis son compte depuis quelques semaines, assez étonnée par son train de vie inhabituelle pour moi. En tant qu’influenceuse, toute la vie de cette femme « publique » est sur internet. Chaque jour, ce sont près de 5 à 10 posts qu’elle partage. Ils concernent : les cadeaux qu’elle reçoit, les repas qu’elle mange, les émissions qu’elle regarde, ses enfants, son mari, ses séances de sports, ses sorties, ses nouveaux vêtements, ses nouvelles armoires… Autant dire, une actualité assez interpellante pour toute jeune mère. Voir une mère de nourrisson sur des talons aiguilles ou maquillée pour des Shootings, avec sourires à gogo, sorties en magasins et au restaurant… C’est assez idéalisé selon les critères des dictats sociétaux.
La semaine dernière, cette influenceuse Instagram partage un message en colère reçu d’une psy apparemment mécontente de son comportement publique (On sent pointer la projection de l’ombre sur l’autre…)… Elle lui dit qu’en tant que psy, elle voit tous les jours des femmes souffrir des dictats de la société qui les engage à être belles et souriantes, malgré les lessives, les vomis, les nuits blanches, les hurlements… Multi tâches et toujours de bonne humeur. La psy lui dit que c’est à cause de personnes comme elle que ces femmes souffrent et se mettent une pression maladive.
Cela m’a fait réfléchir en miroir à mon propre cas… Sur les réseaux sociaux, en bon Cancer Scorpion, je ne partage pas, ou très peu, ma vie privée. Du coup, ce sont des posts liés à mon activité professionnelle que vous voyez au quotidien. Et ils sont assez réguliers. Car, plus je suis épuisée, plus la seule manière de tenir le coup pour moi (après des nuits gruyères comme je les appelle, de 4-5h de sommeil cumulées)… C’est de créer.
Plus je suis sur les genoux de fatigue et immobilisée sur des chaises ou un canapé pour allaiter mon fils entre 8 à 15 fois par jour… Plus la part créative en moi s’active pour me faire voyager, rêver, imaginer, concevoir. C’est comme ces livres scientifiques remarquables écrits par Stephen Hawking par exemple, contraint à sa chaise roulante pendant plusieurs décennies. Mes deux derniers livres ont été écrits pendant mes grossesses et début de maternité !
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