Si j’en crois mes rêves (et vous connaissez la réponse !), l’Ecole des Mystères du Féminin est pour moi un mélange de lieu sacré (église) et de médecine magique (ecstasy).
Il y a quelques nuits, après être rentrée du dernier module de l’Ecole des Mystères ou j’ai accompagné l’initiation de mes sœurs vers leur souveraineté, mon rêve m’a montré ces deux scènes-clé.
L’une où quittant un monde politisé où il est question des prochaines doses de vaccins et des prochains lock-downs… Pour pénétrer une église dont la sérénité et la fraîcheur m’apaisent immédiatement.
L’autre en mettant en scène des retrouvailles heureuses dans un contexte de fête et d’ecstasy avant de retrouver les miens et de rentrer chez nous.
Dans le vacarme et le chaos du monde, j’ai trouvé refuge dans une église.
Sous psychédélique, les yeux et le cœur s’ouvrent. On ressent plus fort, on vit plus fort, on aime plus fort, on voit ce qui était invisible, on sent ce qui était éteint. La véritable vulnérabilité et la sororité authentique et crue, offrent les mêmes effets guérisseurs.
Je suis rentrée de ces 4 jours, comme sous ecstasy… Shootée. Tellement remplie d’amour et vide comme un cristal. J’ai pleuré comme une rivière. J’ai ri comme une cascade. J’ai hurlé comme un torrent. J’ai serré des femmes encore et encore, au point où nos chairs n’étaient plus dissociées, et fondues l’une dans l’autre, l’extase nous a transpercé le cœur.
Quand, ensemble, on traverse la nuit noire de l’âme… La véritable lumière jaillit et le regard sur le monde est transformé. C’est un éveil. Une renaissance.
J’en suis encore un peu hébétée. Mon cœur bat fort, mon ventre respire profondément. Ma voix est pleine. Mon âme, tranquille.
Longtemps, je me suis un peu protégée, je crois, en offrant ces espaces aux femmes. Je me suis mise en retrait, au nom de l’humilité et du service à l’autre… Mais je me demande si tout simplement, je ne me suis pas en effet protégée. Protégée de ressentir tout, si fort, encore et encore, avec elles. De renaître à l’infini, avec elles. De pleurer, encore et encore, avec elles.
Je réalise à quel point mes peurs sont mes meilleures alliées. Je le répète souvent et le répéterai pour ne jamais oublier… Si vous ne pouvez plus sentir la peur, il est temps de redescendre et de vivre l’initiation. La peur est pour moi le meilleur baromètre de la vie.
« Si tu ne vas pas dans les bois, jamais rien n’arrivera, jamais ta vie ne commencera.Va dans les bois, va. »Clarissa Pinkola Estes
La vulnérabilité est notre véritable humanité. Cette vérité de mon cœur nourrit chacun de mes pas : avec les femmes, avec mon homme, avec mes fils, avec mes proches.
Avant, je me coupais souvent de la peur et mon critique prenait sa place pour me faire douter et m’emprisonner dans ma tour d’ivoire. Aujourd’hui, je laisse la peur me traverser et je la dépose sur l’autel du cercle. Par ma lumière, je suis ta mère… Par mes peurs et ma noirceur, je suis ta sœur.
Lorsque je suis rentrée chez nous, mon fils aîné a couru dans mes bras. Il y est resté longtemps, comme s’il sentait tout l’amour que j’avais à donner et dont il s’est abreuvé pleinement. C’est venu si vite, si chaud, si doux…
J’ai pleuré silencieusement. De joie d’avoir ces êtres dans ma vie, d’être plus vivante que jamais, de découvrir cet ange avec des yeux neufs, presque naïvement étonnée de tant de grâce dans ce petit être et des mots si drôles et mignons qu’il me dit d’un air très sérieux.
Mes fils… Après mes femmes, de retour à mes trois hommes. Et c’est à cet instant que je me suis rappelé avec tout mon corps, encore et encore, toute l’importance du travail rituel, de la transmission et de l’initiation…
Car lorsque l’on revient chez soi, on aime comme on n’a jamais aimé. Sereinement, amplement, abondamment.
C’est à cet instant que je me rappelle toujours à quel point ces espaces sont vitaux. Car sans eux pour me rappeler à la vie et à l’amour sous chaque geste dû quotidien, je me déminéralise et je meurs à petit feu.
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