Il y a quelques jours, une chère participante de l’École des Mystères me partage un message canalisé pour moi… Elle y relève dans mon prénom par le langage des oiseaux ces trois mots : A-mal-à.
Suite à une cérémonie chamanique avec mon mari, des peurs et blessures qui se précisaient depuis quelques semaines se confirment. Je ne peux plus les nier ou me dire que : « C’est comme cela, je suis comme cela, je ne peux rien y faire. ». Il vient un temps, où la blessure demande à être revisitée, pour peut-être devenir sacrée… Dans le langage des oiseaux, la blessure qui est reconnue et pansée, devient sacrée, et se met à créer, car ça-crée.
Face à nos vertiges intérieurs et nos douleurs, la même question revient sans cesse : « Et maintenant, j’en fais quoi ? Et comment je la rencontre ?… ».
- Soit on fuit, on enterre, on se détourne, on hausse les épaules, on rationalise, on se dit que ce sont de vieux dossiers poussiéreux, on spiritualise pour se détacher de l’émotionnel (grande tendance dans une société de plus en plus portée sur des principes New Age du « je transcende, je transcende » avec des techniques encore et toujours plus, pour approcher au plus près de la perfection, d’être irréprochable… Je connais !…) ;
- Soit on fait face et on embrasse peurs et souffrances… Je partage souvent le conte de la jeune guerrière qui pour vaincre son ennemie la Peur, se met à genoux et lui demande comment elle peut la vaincre. Honorée, la peur lui confie son secret : « Tu peux m’écouter, tu peux même être impressionnée par moi, mais si tu ne fais pas ce que je te dis, c’est toi qui me vaincs. »
Pour que la blessure devienne sacrée, il lui faut la larme guérisseuse du Phénix. Pour l’obtenir, l’héroïne en nous use d’une clé secrète : passer du temps avec elle. C’est le même processus qu’avec nos rêves nocturnes. On s’y intéresse, on prend le temps de les entendre, on y consacre de l’attention et du soin… Et les rêves se densifient, s’approfondissent, pour finalement devenir des guides spirituels au quotidien. Ce n’est pas une promesse New Age ni une recommandation élitiste pour yoginis et yogis avancé.e.s… C’est mathématique. Plus on consacre du temps à quelque chose, plus la relation et l’expertise grandissent. Plus les fruits sont gratifiants. Les Éveilleuses et Éveilleurs de conscience, les visionnaires et les chamanes du monde entier le savent : on n’apprend pas tout dans les livres et derrière un ordinateur… Il faut pratiquer. Offrir de son temps et de son attention. Et cultiver la gratitude.
Quand avez-vous remercié vos guides, vos anges ou vos rêves pour la dernière fois ?
De la même manière, pour permettre à nos peurs de ne plus être nos ennemies et gouverner notre vie à notre insu, il faut passer du temps avec elles. Les digérer, les bercer, les confronter, écouter leur langage, écouter comment leur musique se joue en arrière-fond de notre vie… Et les remercier, elle, et leur équipe de gardien.nes.
Merci de m’avoir protégée jusqu’à maintenant. Merci de m’avoir permis de survivre. Merci de votre puissance et de vos armures.
Alors, après la gratitude, je réalise que je n’ai plus aussi peur. J’ai moins besoin de contrôler cet aspect de ma vie et de me couper de nouvelles expériences. C’est bon, je peux baisser un peu la garde et essayer…
Vous savez quelle peur est apparue dans mon rêve de la nuit dernière ? Une peur que je connaissais intellectuellement… Mais tant qu’un rêve ne m’en parle pas, je ne la sens pas dans mon corps, elle n’est pas vivante pour moi. Elle est une théorie, une explication, une justification.
Cette nuit, quelques anciennes participantes de mon École des Mystères et d’autres femmes reviennent vers moi. Nous avions apparemment joué une pièce ensemble et elles souhaitent que nous la jouions à nouveau. Mais elles ont une demande : prendre plus de temps pour bien la répéter et rendre le thème plus noble. C’est la pièce des Misérables de Victor Hugo (que j’ai jouée il y a plus d’une décennie au pied du Lion de Waterloo !).
Une des façons que j’ai eues dans ma vie de fuir, fut de faire les choses vite pour éviter de trop réfléchir. Plus c’était imparfait, plus j’étais rassurée. La perfection m’a toujours terrifiée. Comme quelque chose de trop lisse, de trop attendu, de trop anodin, de trop sage.
Suite à ce rêve, j’ai souri. Souri de sentir que ça y est, je commence à être prête à jouer un nouveau rôle dans ma vie. Plus noble, sans plus avoir peur de la noblesse. Plus précis, sans plus avoir peur de la précision. Plus en retrait, sans plus avoir peur de l’oubli. Plus parfait, sans plus avoir peur de la perfection. Plus abouti, sans avoir peur d’y consacrer trop de temps.
Et vous savez la belle synchronicité que m’offre la vie au matin de ce rêve ? Une mise en selle immédiate… Une partenaire créatrice me demande si j’accepte une pierre un peu ébréchée ou si on la remplace par une nouvelle pierre. Vous devenez peut-être ma tendance immédiate, j’allais dire : « C’est ok comme cela… ». Mais mon rêve m’a permis de prendre le temps, d’évaluer si le projet est suffisamment parfait plutôt qu’acceptable, avant de le valider.
Oh, j’aurai toujours un petit nœud dans le ventre, en empruntant cette voie. Car une blessure devient sacrée… Elle ne s’évapore pas. Elle devient un lieu de recueil, de souvenir, de rappel de nos nouvelles intentions et de nos engagements renouvelés envers notre âme.
Je me sens doucement prête à m’appliquer à créer, confectionner, coudre, jouer de la musique, écrire et peindre plus parfaitement. Moins vite, moins de tout, mais plus attentive au processus de gestation en lui-même.
Alors c’est vrai, dans ce prénom « Amala », je reçois le rappel que les blessures ont le potentiel alchimique de devenir sacrées. Mais il me rappelle surtout à notre essence originelle qui est la traduction sanskrite de ce prénom : pureté. Et plus je crée en conscience avec mes blessures, plus cela crée, plus ces douleurs deviennent sacrées.
Et vous, qu’allez-vous faire aujourd’hui de vos blessures ? Un poème, une marche en nature, une respiration, une danse, une confidence, une sculpture… ?
Je vous laisse entre les mains d’un dernier conte ci-dessous, qui souligne gracieusement mes pensées…
Avec douceur
« Grand-Maman, que faire avec la souffrance ?
– Utilise tes mains mon enfant ! Si tu utilises ton mental, la souffrance s’accentue.
– Mes mains ?
– Oui, oui ! Nos mains sont les antennes de notre âme.
Quand tu les utilises en cousant, en cuisinant, en peignant, en touchant le sol ou en les plongeant dans la terre, tes mains envoient des signaux d’amour au plus profond de toi et ton âme se calme. Et elle n’a plus besoin de la souffrance pour que tu prennes soin d’elle.
– Les mains sont-elles vraiment si importantes ?
– Oui, pense aux bébés, ils découvrent le monde en le touchant. Quand tu regardes les mains des personnes âgées, elles t’en racontent davantage sur leurs vies que n’importe quelle autre partie de leur corps.
Il est dit que tout ce qui est « fait main » est fait par le cœur, parce que c’est vrai, les mains et le cœur sont connectés. Les masseuses le savent. Quand elles touchent le corps de quelqu’un avec leurs mains, elles créent avec cette personne une connexion profonde. Pense aux amoureux, quand ils se prennent la main, ils subliment leur amour.
– Grand-Maman, depuis combien de temps n’ai-je pas utilisé mes mains de cette façon ?
– Utilise-les, mon enfant ! Crée de tes mains ! Et tout à l’intérieur de toi se transformera ! La douleur ne disparaîtra pas, mais elle se métamorphosera en la plus merveilleuse des œuvres d’art. Elle ne te fera plus souffrir. Parce que tu auras réussi à embellir ton essence. »
Elena Barnabé
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