Jusqu’à aujourd’hui, transformation pour moi signifiait rencontre des traumas, profondeurs, complexité, douleur, alchimie… Et je crois profondément que cela est vital et nécessaire de passer par là.
Je sais que ces initiations-là sont des cycles, vont et reviennent, comme des opportunités de croissance exceptionnelles… A chaque fois, je les accueille comme une mère, avec foi et résilience.
Mais récemment, quelque chose d’autre est né. Quelque chose que je prépare depuis plus de deux ans mais qui est tellement en opposition avec mon système familial intérieur que la lutte a été rude et de nombreuses peurs et traumas sont remontés.
Sauf que cette fois, j’étais plus observatrice et détachée de la situation.
Vous le savez, mon travail initiatique passe principalement par les rêves.
Et si j’aime une chose par-dessus tout c’est de transmettre ce qui m’éveille chaque jour, quelque chose que j’expérimente moi-même avant de le partager. Je vous parle des rêves car ils sont ma guérison profonde, ma joie, mon lien à la magie, à l’émerveillement (« awe », en anglais… Ce mot est si puissant !).
Chaque fois que j’ouvre un rêve et ressens ses messages dans mon corps, je suis émue. Mes rêves contribuent grandement à ma participation au réenchantement du monde.
Récemment, deux nuits d’affilée ils m’ont confronté à de vieux traumas, des blessures et des peurs. Pourtant, dans celui de la troisième nuit, il s’est passé quelque chose… De miraculeux. Je me suis sortie d’une situation d’angoisse avec une facilité déconcertante.
Dans le rêve je me rends bien compte que « c’est trop facile »… Et j’en suis ravie. Pour vous dire à quel point c’était facile : je délivre une amie avec un fusil à eau pour effrayer ses détenteurs ! Je vous jure, c’est vrai ! Et dans le rêve je me dis : « Sérieusement ? ça peut être aussi facile que ça ? ».
Oui. Cela peut être aussi simple que cela. Pour une plutonienne comme moi, c’est presque un non-sens d’affirmer cela. Mais plus je vieillis, plus j’intègre cet archétype dont j’ai manqué autour de moi et que je fais croître à l’intérieur, je vous ai déjà parlé d’elle… Ma grand-mère sagesse. C’est une grand-mère sage et douce, le visage pleins de sillons d’expériences et de souvenirs effacés par un léger sourire d’éternel présent. Elle est assise sur un tronc d’arbre dont les profondes racines s’enfoncent dans la terre. Lorsque je la peindrai, je vous la montrerai ?
Et si cela pouvait être facile. Si guérir ses traumas pouvait être… Un jeu d’enfant ? D’ailleurs, comment aborde-t-on les rêves avec les enfants ? J’ai le bonheur d’ouvrir de plus en plus ces espaces avec eux. Avec les enfants, il n’est question que de magie, de ressources insoupçonnées et de joie. Et pourtant, le travail est très profond… Au dernier cercle de rêves parent-enfant, plusieurs mois m’ont relaté des mois plus tard que leurs enfants se servent encore de ce que nous y avons expérimenté ensemble.
Avec un enfant, on ne parle pas de trauma en tant que tel, on ne parle pas complexe, de blocages, de croyances limitantes, d’objectifs de vie, de travail sur soi…
Avec un enfant, on retourne dans le rêve et on change ce qui a besoin d’être transformé. Aussi simplement que cela ? Oui !
Si l’inconscient nous envoie ces images, c’est aussi qu’il propose de réécrire l’histoire différemment. La prise de conscience est là, si l’on se penche pour l’écouter et que l’on ne s’effraie pas en lui faisant face. Il n’est pas forcer de souffrir davantage le temps de « régler cela » en ressassant indéfiniment le trauma.
Nous avons droit à notre innocence…
N’est-ce pas ce que toutes les spiritualités encouragent à cultiver ?
Ce sourire rieur du Bouddha qui voit la beauté dans la simplicité ?
Lors de l’une de mes dernières retraites, j’ai été profondément touchée d’entendre une femme conclure : « Oui, je vais encore devoir travailler là-dessus, je n’y arrive pas… ».
Je lui réponds : « Et si tu voyais à quel point tu es belle ? À quel point tu as déjà fait un travail incroyable sur toi, et qu’il est peut-être tant de t’aimer et de te célébrer pour cela ? ».
Beaucoup de choses changent dans ma réalité intérieure, dans mon théâtre psychique.
Certains rôles sont redistribués, et enfin, certains protagonistes peuvent prendre un peu de répit.
Et à l’avant scène de ma vie, s’avancent une merveilleuse petite fille habillée d’un tutu de danseuse, et sa grand-mère d’une même robe de ballerine rose. Elles sourient. Leur coeur est léger. Elle renaissent à quelque chose qu’elles avaient perdu, qui les avait coupé l’une de l’autre et de leur innocence. Elles ont choisi de transformer l’histoire et d’écouter des musiques de ballet… Qui les font rêver à des jardins secrets en Tchécoslovaquie où la grand-mère jouait avec son frère jumeau… Elles ont choisi d’être follement heureuses.
Je suis en transition pour accueillir davantage ces énergies dans ma vie. Beaucoup de plaisir s’invite, beaucoup de loisirs et d’espaces hors du temps. Et c’est là que je veux vous accueillir, au pied de cet arbre, dans cette sérénité bienheureuse. Dans un lieu de bienveillance et de présence, où l’ombre peut être traversée, rencontrée et illuminée aussi simplement que cela. De ces noeuds de nos vies nait notre véritable Libération.
Je vous parlerai de nouveaux espaces dans les mois à venir. Pour nous, femmes, mais aussi pour les hommes, couples, et pour les enfants avec lesquels j’ai de plus en plus envie de passer du temps dans la magie et l’émerveillement.
Je suis papillon émergeant doucement d’une chrysalide que je ne réalisais même pas endosser. Dans l’un de mes rêves de cette série plus difficile, un bébé nait aveugle. Ce trauma qui polluait le droit à mon plaisir et à ma joie pétillante, je ne le considérais même pas pour ce qu’il était réellement, je ne le voyais pas. Il était là depuis si longtemps dans mes lignées, depuis de nombreuses vies.
Il faut une sacrée dose de foi et de courage pour déchirer une chrysalide. Papillons en devenirs perpétuels que nous sommes, que vous êtes, je vous vois. Je sens vos luttes, vos désirs, vos aspirations. Et j’envoie un souffle magique et chaud pour faciliter vos transitions actuelles. Car finalement, telle la déesse Méduse, une fois que l’on fait face à ce qui pétrifiait et que l’on ose le retraverser… Il suffit peut-être de fusils à eau et de souffles magiques pour se libérer des histoires que l’on se racontait ? Et devenir réellement vivantes.
Pourquoi pas ? Et si « il était une fois » pouvait véritablement s’appliquer à nos vies…
Et si…
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