Pendant des années, des figures masculines effrayantes et violentes peuplaient mes rêves. J’étais pourchassée, victime, violée, violentée, terrifiée… C’est alors que j’ai commencé à travailler avec un dévouement sans faille sur mes rêves et leur contenu qui ne faisait que refléter l’intérieur de ma psyché.
Souvent, les femmes viennent vers moi avec des rêves similaires. Elles se sentent hantées par des personnages masculins effrayants, en danger, méprisées, captives, terrifiées.
Comment en serait-il autrement ?
Depuis des siècles, une figure d’homme prédateur plane au-dessus de nos têtes comme un couperet. “Sois femme et soumets-toi. Sois belle et tais-toi. Sois sage et cache-toi. Sois polie et souris. Sois gentille et généreuse. Sois maman et fille. Sois inépuisable et discrète. Sois humble et dévouée. Sois au service du désir de l’homme, du pouvoir de l’homme, des blessures de l’homme, de la gloire de l’homme, des peurs de l’homme, des ambitions de l’homme.”
Depuis des siècles, ce fantôme hante nos vies. Celui d’un homme dangereux, avide de sexe et de pouvoir. Femmes comme hommes, l’ombre de ce couperet nous terrifie.
Alors, nous avons dû oser. Oser être différente. Oser défier. Oser s’élever. Oser faire partie du clan. Oser notre destinée.
Mais à l’intérieur de nous, quelque chose a peur. Peur de se retrouver seule. Peur d’être dans l’erreur. Peur d’être injuste. Peur d’être égoïste. Peur d’être trop brutale, forte, impulsive, active, sérieuse, engagée.
Je ne dis pas que c’était mieux avant. Avant le patriarcat. Avant la ville. Avant les machines. Avant les business-plan et les agendas.
Je dis que c’est ce qui est. Qu’on le veuille ou non, et plus ou moins marqué en chaque femme en fonction de son histoire personnelle dans cette vie-ci et d’autres vies, ce prédateur, ce corbeau noir, ce fantôme, ce Roi noir, existe en nous.
Et ce n’est pas parce qu’on l’a démasqué une fois, qu’on est quitte de ses exigences et de ses impératifs. Et ce n’est pas parce qu’on l’a rencontré dix fois en soi qu’on est libérée de lui. Par contre, un chemin nouveau est possible… Celui du pardon, à soi et à ces parts de nous qui restent dépendantes à lui, et à lui.
Et en lui demandant pardon de toutes ces fois où nous l’avons jugé, rejeté, banni, exclu, insulté… Ce ne sont pas ses armes que nous nions. C’est notre paix que nous acquérons. Car lorsque l’alliance se crée en nous avons nos parts les plus obscures… Comme dans les contes de fées, soudain, la vilaine sorcière se révèle être une fée. L’affreux crapaud se transforme en prince. Le roi impossible devient le témoin ému du mariage d’amour de sa fille célébré dans tout le royaume.
Les contes et les mythes nous ramènent à une mémoire bien ancienne… Une mémoire qui sait que ce n’est pas en affrontant un obstacle que le jeune homme devient héros ou chevalier. Mais en affrontant, chaque jour, des obstacles qui s’intensifient avec le temps… Pour finalement mener au Graal de l’union intérieure. Une union où les vilains et les justes se retrouvent et festoient ensemble… Comme les frères et soeurs qu’ils n’ont jamais cessé d’être.
Je vous partage un extrait de mon livre “La Voie de la Magicienne” qui aborde plus en profondeur cette réalité intérieure du Roi noir. En espérant que ces mots vous offrent un recul et un nouvel élan pour vous aimer dès cet instant, encore un peu plus !
“Il y a une part chez la femme, qu’on nomme le Patriarche intérieur, et que j’aime appeler le Roi Noir. Cette part est celle qui la coupe principalement de sa Magie Personnelle.
Faites vous-mêmes l’expérience du Roi Noir dans votre quotidien. Comment vous sentez-vous lors de la première rencontre avec une autre femme ?
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